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Les parents solos de l’Eglise : femmes de prêtres

Combien sont-ils ces prêtres et leurs " femmes " clandestines qui se sont aimés, s'aiment et ont souhaité avoir un enfant, sans pouvoir le vivre au grand jour ? Bien souvent, lorsque le papa prêtre n'a pas pu ou pas voulu renoncer à ses fonctions cléricales, ils vivent une condition de parent solo d'autant plus difficile qu'elle est souvent contrainte par une institution catholique monolithique, réactionnaire et hypocrite, qui aboutit, dans des cas extrêmes, à des déviances criminelles telles que la pédophilie, les abus sexuels sur séminaristes, viol, pornographie...

Des pères contraints à se cacher depuis le IVème siècle aprèsJ.C.

Le décalage entre la discipline de l'Eglise et la réalité quotidienne de ses représentants saute aux yeux. Depuis le concile Vatican II (1962-1965), près de 90 000 prêtres - 10 000 en France - ont renoncé à leurs fonctions pour assumer leur vie de père de famille. L'institution catholique a décidé qu'il était incompatible d'être prêtre et père de famille lors du concile Latran II de 1139. Les prêtres, pour devenir serviteurs de Dieu, doivent faire preuve d'un engagement et d'une fidélité, extrêmement forts. Toutefois, ils restent des hommes et des pères parfois : les protestants, eux, assument très bien cette double charge. Aujourd'hui, les enfants et les femmes de prêtres catholiques témoignent et lèvent progressivement le voile, sans doute par souffrance.

Aujourd'hui, la règle du célibat obligatoire des prêtres, observée uniquement dans l'Eglise catholique romaine, éclate dans tout son archaïsme. Un temps évoqué dans les années 1960, un possible assouplissement du célibat obligatoire est aujourd'hui redevenu tabou dans les instances officielles de l'Eglise. Refusant toute remise en cause, elle entérine dans ses rangs le règne de l'hypocrisie et du mépris des femmes.

Des femmes de prêtres, en associations

La désinformation entretenue sur les prêtres qui vivent secrètement avec une femme, a des conséquences sur le plan ecclésial, mais aussi sur la vie des femmes concernées et de leurs enfants.

L'association Plein Jour a été créée en 1996 à l'initiative de quelques-unes de ces "clandestines" qui ont décidé de réagir devant l'immobilisme de leurs compagnons. L'objectif est double : s'apporter un soutien moral et mutuel qui concerne également les prêtres actuellement mariés et les épouses clandestines de prêtres, d'une part, et militer pour l'abolition de la règle du célibat des prêtres catholiques, d'autre part. Elles sont plus de 300 femmes à avoir simplement contacté l'association… Le phénomène n'est pas si marginal que ça.

Enfants de prêtres

Marc Bradfer est le septième d'une famille de huit enfants. A 15 ans, il apprend que son père décédé était prêtre " défroqué ". Son livre, " Fils de prêtre " est avant tout le témoignage d'une déchirure entre le temps de l'amour et celui d'une culture qui en parle tout en l'interdisant. Cet amour que l'on sait omniprésent dans l'église écrase le prêtre sous le poids de la culpabilité et de l'interdit, faisant de lui un véritable clandestin. A travers cet écrit, Marc Bradfer dénonce tout le joug de cette discipline qui lui fit vivre une enfance délétère au milieu des non-dits, et sa difficile condition de Fils de prêtre.

Un autre livre, "Femmes de Prêtres" de Michel Taubmann, montre le drame de ces compagnes clandestines de prêtres que l'auteur rend public par son livre, fondé sur des témoignages de compagnes, d'enfants de prêtres et de prêtres eux-mêmes.

Aujourd'hui, l'Abbé Pierre, à 93 ans, sort un livre " Mon Dieu, pourquoi ", dans lequel il dit ne pas être hostile au mariage des prêtres. Avec ce témoignage, ce personnage toujours en haut du palmarès de cœur des français, prouve bien le décalage qui existe entre la hiérarchie catholique, d'un côté, et la société, ses divorces, ses familles recomposées, ses parents solos et ses enfants qui se sentent coupables, de l'autre côté.

A lire : Dossier de l'Express "L'Eglise et le Sexe"

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