La parenté en question(s) de Véronique Bedin et Martine Fournier
Mariages, divorces, pacs, union libre… Familles monoparentales, homoparentales ou recomposées… Les progrès incessants de la procréation et les transformations sociales et culturelles ont fait exploser le modèle de la famille traditionnelle. "Plus besoin de courir le monde pour s’intéresser aux systèmes de parenté, commente la sociologue Martine Segalen, la famille occidentale est devenue le paradis des ethnologues !". Depuis vingt ans, la tendance amorcée dans les années 1960 s’est confirmée : diminution des mariages (le nombre annuel de mariages a diminué de 40 % depuis 1990), accroissement des divorces (un mariage sur deux se termine par un divorce), multiplication des agencements de couples et des recompositions familiales, revendications des homosexuels à fonder des familles par l’adoption ou la procréation, succès croissant du pacte civil de solidarité (pacs)… Tout un vocabulaire nouveau est apparu dans le langage des sociologues, des psychologues, des juristes et même de la médecine, pour rendre compte de ces évolutions.
On parle de l’importance de la "parentalité" (l’art d’être parent) et du "projet parental". En France, la notion de "coparentalité" apparaît dans une loi de 2002, qui suggère que, quels que soient les avatars de la vie de couple, les enfants doivent pouvoir compter sur leurs deux parents. Mais aussi que le "métier de parent" exige des compétences affectives, éducatives, économiques et des responsabilités à assumer. Mais de quel lien de parenté parle-t-on ?
La multiplication des affaires de justice dans lesquelles les juges doivent trancher entre le primat d’une filiation biologique, domestique ou généalogique est édifiante. Dans les nouvelles tribus familiales, on trouve des beaux-pères, des belles-mères, des demi-soeurs, des demi-frères, des parents adoptifs, ou aussi biologiques ! Après avoir rappelé quelques aspects théoriques fondamentaux – anthropologiques, historiques, sociologiques…, concernant la parenté et les systèmes de filiation, l’ouvrage s’interroge sur les multiples manières d’être parent aujourd’hui et présente les débats qui animent les sciences humaines.
(Editions Sciences Humaines - 18 avril 2013)
Sous la direction de : Véronique Bedin est historienne et éditrice spécialisée dans les questions d’éducation, directrice des éditions Sciences Humaines, et Martine Fournier, rédactrice en chef de la revue Sciences Humaines.
Avec les contributions de : Laurent Barry, Benoît Bastard, Jacques Commaille, Virginie Descoutures, Agnès Fine, Hervé Le Bras, Virginie Malochet, Agnès Martial, Dominique Mehl, Gérard Neyrand, Blaise Pierrehumbert, Irène Théry, Flora Yacine.
Acheter le livre
Poster un commentaire
Dossiers similaires
-
Avis de tempête sur la famille de Christian FLAVIGNY Faut-il instaurer un statut du beau-parent ? accorder aux homosexuels le droit de se marier et d’adopter ? légaliser la gestation pour autrui ? donner un statut juridique à l’embryon...
-
Réinventer la famille de C.BONVALET, C.CLEMENT et J.OGG En 60 ans, la famille s’est radicalement métamorphosée : autrefois unique elle est devenue plurielle. À la fin des années 1960, les baby-boomers, élevés selon des normes familiales ancrées...
-
Pratique de l'amour de Michel Bozon Si vous êtes un peu perdu dans vos sentiments, ce livre peut vous aider à y voir plus clair. Il n'est pas forcément obligatoire de se séparer ou de divorcer : l'amour a parfois besoin d'être...
-
Combattre les petites philosophies du pénis de Sophie MARINOPOULOS "Que veulent les femmes avec les hommes ? Que les hommes soient des femmes comme les autres ? Qu’ils les fassent jouir comme des hommes mais qu’ils leurs parlent comme des femmes ?"La...
-
Solo/No solo. Quel avenir pour l'amour ? de Fabienne Kraemer Les statistiques sont claires : les jeunes adultes de la génération Y rencontrent des difficultés à construire leur vie affective. Le nombre de célibataires augmente, les couples résistent...
-
Mère épuisée de Stéphanie ALLENOU "Petit à petit, je perds toute envie: de parler, de bouger, de m'occuper de mon mari, de mes enfants, de ma maison... Le plus difficile c'est de commencer la journée. Je me réveille en proie à...