Re-repérage des troubles du comportement dès 2-3 ans

Dans un rapport sur la prévention de la délinquance juvénile remis hier à Nicolas Sarkozy, le secrétaire d'Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, revient à la charge pour prôner un "repérage précoce" des troubles du comportement chez l'enfant.

Souvenez-vous, c'est cela même qui avait suscité un tollé quand l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait proposé en 2005, le dépistage des troubles du comportement "chez les petits entre deux et trois ans", que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait largement défendu.

L'essentiel des propositions du rapport (plus d'un tiers) porte sur "la responsabilité parentale", avec notamment des affirmations qui ressemblent à des préjugés : "Dans certains quartiers où explose la délinquance juvénile, plus d'un foyer sur deux est une famille monoparentale", s'empressant de préconiser pour les foyers recomposés de "confier un statut aux beaux-parents" afin d'aider à restaurer l'autorité.

Ce n'est pas tout, car dans la foulée, le rapport propose de "généraliser le contrat de responsabilité parentale" qui permet aux conseils généraux de suspendre les allocations familiales des parents qui ne respectent pas leurs obligations, et de "faciliter le recours aux poursuites pénales pour les parents défaillants".

L'Etat devrait donc - toujours selon ce rapport - pour faire "face à une parentalité en berne, en échec ou en difficulté", "généraliser les écoles de parents" et développer le "coaching parental".

L'intrusion de l'Etat dans la sphère familiale a des limites que ce gouvernement ne semble pas vouloir respecter...