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Monoparentalisation de la pauvreté selon une étude de la Fondation de france

Le solitudes en France

Selon une étude* de la Fondation de France menée auprès de 4 006 personnes, publiée mercredi 6 juillet 2011, les Français les plus pauvres sont aussi les plus seuls.

18 % de ceux qui déclarent des revenus cumulés du ménage inférieurs à 1 000 € par mois ne développent aucune relation stable, que ce soit avec leur famille, leurs amis, leurs voisins, ou bien au travail ou au sein d’une association.

Il apparait également que l’incidence de la précarité économique sur l’isolement se révèle aux alentours de 30 ans. Une période durant laquelle la réussite financière devient cruciale pour l’insertion sociale. La vie étudiante s’achève et, avec elle, un mode de vie collectif dans lequel les divergences de revenus n’entrent pas en ligne de compte.

20 % des personnes de 30 à 39 ans vivant sous le seuil de pauvreté n’entretiennent que des rapports épisodiques avec leur famille, leurs amis, leurs collègues ou encore leurs voisins. "Durant cette tranche d’âge se manifestent les premières ruptures socio-économiques, comme les pertes d’emploi, les divorces ou les séparations", précise Odile de Laurence, responsable de l’Observatoire de la Fondation de France.

L’enquête montre ainsi que la pauvreté accroît les risques induits par les autres causes d’isolement – comme le handicap ou le veuvage, qui influent négativement sur la vie sociale. Quant au départ des enfants du foyer familial, il fragilise les structures monoparentales, car ils représentent un puissant vecteur de sociabilité. 26 % des foyers précaires monoparentaux se retrouvent en situation d’isolement lorsque cette étape de la vie survient.

Julien Damon, sociologue et professeur associé à Sciences-Po, diagnostique "une monoparentalisation de la pauvreté : auparavant, on était pauvres mais dans certaines familles, on était très nombreux. Aujourd’hui, ce sont les familles monoparentales qui sont particulièrement exposées à la pauvreté."

Si la pauvreté convoque la solitude, l’inverse se vérifie également. "Aujourd’hui, l’isolement conduit aussi à la précarité, analyse Julien Damon. Ces deux dynamiques s’auto-entretiennent. D’ailleurs, il ne faut jamais oublier que la pauvreté ne doit pas être uniquement envisagée sur le plan monétaire : l’absence de lien social la définit autant que l’argent."

* Étude réalisée par l’Institut TMO Régions.

Source : La Croix

Télécharger l'étude "Les Solitudes en France : l’impact de la pauvreté sur la vie sociale".

Publié le 06/07/2011

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