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La Défenseure des enfants Dominique Versini rend son rapport

Dominique Versini

La Défenseure des Enfants Dominique Versini a remis aujourd'hui son rapport au Président de la république dans lequel elle lance un plaidoyer pour une "véritable prise en charge" des adolescents en souffrance, avec un effort accru pour détecter et prévenir les conduites à risque. Un drame a servi de "déclencheur", explique Mme Versini : le jour de ses 18 ans, un jeune au passé difficile, de famille d'accueil à centre d'éducation renforcé, se retrouve dehors, en juin 2005. Livré à lui-même, Baptiste s'est suicidé en écrivant dans la paume de sa main "demandez-moi pardon". "J'ai senti l'urgence de se pencher sur cette question", dit Dominique Versini, "pour éviter que l'on arrive quand le jeune est passé à l'acte".

Son rapport conforte celui de l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (Odas) qui soulignait, le 12 novembre, la part grandissante des adolescents en détresse.

"Des dispositifs existent", mais ils sont insuffisants, dit-elle, donnant en exemple les Maisons de l'adolescent (MDA), au nombre de 18 à ce jour, alors que l'objectif était, en 2004, d'une par département.

A l'écoute des jeunes, le Fil santé jeunes (0800 235 236) est le seul numéro national gratuit, "mais il est payant à partir d'un portable", dit-elle, et les jeunes sont mal informés sur les lieux où ils peuvent être accueillis.

Le suivi médical pose problème. Les centres médico-psychologiques (CMP), voie d'entrée dans le secteur de la psychiatrie infanto-juvénile, ont des listes d'attente de trois mois à un an, comme en Seine-Saint-Denis.

Seize départements manquent de lits d'hospitalisation à temps complet en pédopsychiatrie, à la suite de la fermeture "drastique" des lits décidée il y a 20 ans. On est passé, souligne le rapport, de 5.380 lits en 1986 à 1.604 en 2000.

Les structures alternatives (hôpitaux de jour, internats scolaires, accueils familiaux thérapeutiques ...) qui devaient être créées pour compenser leur suppression "l'ont été de façon insuffisante".

Globalement, les institutions médicales, psychiatriques et sociales sont "débordées" ou "inadaptées", souligne la Défenseure des enfants, qui rappelle que 800 postes de psychiatres et 15.000 postes d'infirmiers sont non pourvus en psychiatrie publique, alors que les demandes de soins en pédo-psychiatrie ont augmenté de 70% en 15 ans.

Le rapport fait état d'un nombre insuffisant de médecins et infirmières scolaires, ou assistantes sociales.

Pourtant, des initiatives intéressantes voient le jour, souligne le rapport, qui cite en exemple des "équipes mobiles" à Rennes ou Lille.

Le rapport présente 25 recommandations, notamment la mise en place d'un "plan national" pour régler la crise des centres médico-psychologiques et la pénurie des lits d'hospitalisation, la création dans chaque département de "relais" pour l'après-hospitalisation, l'augmentation du nombre de psychiatres mis au concours de l'internat.

Etendre l'accessibilité du Fil santé jeunes, créer un portail grand public pour les jeunes et les parents, multiplier les "équipes mobiles", devraient permettre d'améliorer la prévention.

Le rapport recommande une meilleure formation des professionnels concernés, sur la psychologie des adolescents.

La prévention et la lutte contre la consommation précoce d'alcool et la banalisation du cannabis font l'objet aussi de recommandations (interdiction du sponsoring des soirées festives de jeunes par les alcooliers notamment).

Publié le 20/11/2007

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